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HISTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE AVANT ET APRÈS L'INDEPENDANCE D'HAÏTI

HISTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE

AVANT ET APRÈS L'INDEPENDANCE D'HAÏTI

 

L'histoire Maçonnique d'Haïti peut-être partagée en deux parties: Avant 1789          (avant l'Indépendance) et un deuxième segment  après L'Indépendance. Ce nom indigène n'était évidemment pas en usage et le territoire de l'État actuel d'Haïti formait la "partie française de Saint-Domingue", la plus riche des "îles". La Maçonnerie d'Ancien Régime y a rencontré un très vif succès et Saint-Domingue (cf Morin, Patente Morin, Rite Ecossais Ancien et Accepté) a été un "laboratoire" de Hauts Grades.

 

A" Le Bilan a relevé les loges suivantes:

 

Orient du Cap: Saint-Jean de Jérusalem Ecossaise constituée le 1er Mars 1749 par la loge  Parfaite Loge d'Ecosse de Saint-Jean de Jérusalem, Orient de Bordeaux. Elle a constitué trois (3) loges pendant la suspension des travaux de la Grande Loge: L'Harmonie (ou la Parfaite Harmonie) qui existait en 1766, Harmonie Réunie, en 1768, et la loge Saint-Jean de Jérusalem sur laquelle nous ne savons rien et la Vérité, reconstituée en 1767 qui constitua le "Souverain Collège de Saint-André d'Ecosse" en 1771.

 

Orient de Cavaillon: Les Frères Zélés constituée en 1775 et reconnue par Le Grand Orient en 1778.

 

Orient des Cayes (ou de La Plaine du Fond de l'île à Vache):

La Concorde fondée en 1785 par Morin, Les Frères Discrets créée en 1785, Les Frères Réunis fondée (par les Anglais) en 1738 ou 1740 qui constitua en 1789 un Chapitre.

 

• Orient de Fond-des-Nègres: Les Frères Choisis constituée en 1772.

 

Orient de Fort-Dauphin: Saint-Jean de Jérusalem ou de la Nouvelle Alliance créée (en 1769) par Saint-Jean de Jérusalem, Orient du Cap. L'Etroite Union créée en 1777.

 

Orient de Jacmel: Le Choix des Hommes constituée en 1783.

 

Orient de Jérémie: La Réunion des Cœurs constituée en 1788 avec rang en 1786 qui créa, en 1789, un Chapitre.

 

Orient de Léogane: L'amitié Indissoluble créée en 1765.

 

Orient de Petit-Goâve: L'Unanimité créée en 1774, L'Union du Saint- Esprit créée sous le Titre distinctif de l'Union en 1740, tombée en sommeil et réveillée en 1784.

 

Orient de Petit- Trou, quartier de Nippes: La Raison Perfectionnée créée en 1779.

 

Orient de Port-au-Prince: Les Amis Réunis qui existait en 1789, Les Cœurs franco-américains considérée comme irrégulière, La Parfaite Harmonie créée par E. Morin en 1761 ou 1762, La Parfaite Union qui existait en 1769, La Réunion Désirée créée en 1783 et à laquelle appartient Cerneau. (Cf. Rite de Cerneau.)

 

Orient de Saint-Marc: La Concorde créée en 1749.

 

Enfin à Fond-des-Nègres, puis à Petit-Goâve, a fonctionné à partir du 22 Mars 1776, une Grande Loge Provinciale qui a fait preuve d'une certaine activité.

 

La Franc-Maçonnerie était donc prospère à Haïti quand éclatèrent les sanglantes luttes pour l'indépendance et l'abolition de l'esclavage.

La Révolte nègre éclata en Août 1791 dans la Plaine du Nord; les contacts furent rompus avec le Grand Orient. Les Temples furent incendiées et les archives détruites pendant la guerre civile. Des Maçons périrent victimes de massacres, d'autres, émigrèrent dans d'autres Iles ou aux Etats-Unis, à Cuba, en Louisiane, Pennsylvanie. Quelques uns restés sur place maintinrent une vie maçonnique plus ou moins clandestine. Malgré cette époque de turbulence, les Loges détruites eurent le mérite d'avoir initié les premiers hommes de couleur.

 

Nous n'avons pas pu retrouver, par contre, deux autres archives d'exilées: "La Vérité" à Baltimore fondée par des membres de "La Vérité au Cap Français" et "La Parfaite Union" no. 19 à Philadelphie, sous l'Obédience de la Grande Loge de Pennsylvanie. Mais les conditions d'existence de ces maçons sur une terre étrangère furent souvent difficiles.

 

Ce n'est qu'à partir de 1797, que l'on retrouve une trace de la vie Maçonnique à Saint-Domingue. Elle refleurit en 1801 et 1802 sous la protection des armées de la République.

 

L'arrestation par les Français en 1802 du célèbre chef révolutionnaire noir Toussaint Louverture n'empêcha nullement la reprise des hostilités et le départ définitif des troupes de Bonaparte. De 1804 à 1806, l'île entière vécut sous la direction d'un noir guinéen Dessalines, qui se fit proclamer empereur sous le nom de Jacques 1er. Les Francs-Maçons se regroupèrent autour du Frère Balthazar Inginac qui, en tant que directeur des domaines de l'empereur, jouissait de la confiance de ce dernier. A la mort de Jacques 1er, deux chefs mulâtres dirigèrent l'île: le président Pétion au Sud (1805-1818) et Le Roi Henri 1er (de son vrai nom Christophe) au Nord (1707-1820). Dans la partie de l'île placée sous la direction d'Henri 1er, le Frère d'Obernay constitua vers 1810 des hauts Grades aux titres somptueux; dans celle contrôlée par Pétion, plusieurs loges françaises se reconstituèrent.

 

Ainsi, nos frères aînés, fort de l'assentiment du Très Illustre Frère Président Pétion, par l'intermédiaire du Très Illustre Frère Théodat Trichet envoyé en mission au cabinet de Saint James à Londres, ont entrepris les démarches nécessaires auprès de la Grande Loge d'Angleterre afin d'obtenir une charte leur permettant de travailler sous ses auspices et garantissant la régularité maçonnique aux loges et maçons haïtiens. La demande de patronage de la Maçonnerie en Haïti fut favorablement accueillie et la Grande Loge d'Angleterre octroya une charte à la Respectable Loge "Heureuse Réunion" des Cayes qui furent respectivement immatriculées aux nos 603 et 604 dans le catalogue maçonnique des loges régulières du Royaume Uni

 

La Maçonnerie en Haïti prit un rapide essor, se développa en peu d'années à travers la République. Il s'établit d'autres Loges tant dans le Sud-Est, à Jacmel, que dans la Grande Anse à Jérémie et même à Port-au-Prince. La Grande Loge d'Angleterre pensa alors à la formation d'une Grande Loge Provinciale Anglaise en Haïti. Elle investit le Frère John Goff à la charge de Premier Grand Maître. Celui-ci nomma le Frère Robert Douglas son Député Grand-Maître. La Maçonnerie continuait de se développer, les relations entre la Grande Loge Provinciale Anglaise en Haïti et la Grande Loge d'Angleterre étaient des plus excellentes et suivies. Le Grand Maître Goff mettait toute sa bonne volonté et son dévouement à l'évolution de l'Institution.

 

Malheureusement, cette période fut de courte durée, Les obligations propres du très Illustre Frère John Goff l'obligeant à de fréquents déplacements vers l'Europe où il était retenu des fois assez longtemps pour des besoins de son commerce, commencèrent à affecter sérieusement les rapports entre la Province Maçonnique Anglaise en Haïti et son Obédience-Mère. On n'avait plus de nouvelles du Grand-Maître et son député, le Frère Douglas dût assumer effectivement la charge. Les relations avec l'Angleterre ralentissaient désespérément.

 

A la mort du Très Illustre Député Grand-Maître Robert Douglas, les maçons haïtiens de la Grande Loge Provinciale Anglaise proposèrent pour remplacer l'illustre frère disparu un prestigieux maçon, le très Illustre frère Jacques Ignace Fresnel alors Grand Juge au "Tribunal Suprême" de la République. La Grande Loge d'Angleterre daigna le reconnaître à cette éminente charge maçonnique.

 

Aucune amélioration ne s'opéra dans nos relations avec la grande Loge d'Angleterre; la situation s'empira au point que nous ne pouvions même pas savoir si celle-ci recevait les planches que ne cessaient de lui envoyer la Grande Loge Provinciale Anglaise d'Haïti.

 

Les relations entre la Grande Loge d'Angleterre et la Grande Loge Provinciale Anglaise d'Haïti s'étaient totalement détériorées. Toutes correspondances entre Elles avaient cessé. Aussi, bien imbue de la fâcheuse situation dans laquelle elle se trouvait, la Grande Loge Provinciale Anglaise réunis à l'extraordinaire le 25 Mai 1823 décida que les membres des loges régulières de la Province Maçonnique "après mûres réflexions, en qualité de maçons réguliers, citoyens d'un État Libre et Indépendant, qu'il est de leur dignité de se régir eux -mêmes, par leurs propres statuts et règlements généraux de l'Ordre." " La Grande Loge Provinciale a unanimement et solennellement déclarée que les loges de cette Province Maçonnique Anglaise cessaient dès ce moment et pour toujours, de faire partie de la Grande Loge d'Angleterre, et qu'elle se constituait séance tenante, GRAND ORIENT D'HAITI, etc ... " ce manifeste fut proclamé en grande tenue solennelle le 25 Janvier 1824 ( voir Manifeste publié dans la Constitution amendée ).

 

S'il y avait des loges à travailler dans la partie du territoire contrôlée par le Monarque Henri 1er, ces loges, ne relevant d'aucune obédience, étaient en principe des loges sauvages, irrégulières, Nous avouons n'avoir pas d'information à ce sujet Toutefois, nous savons qu'à partir de 1824, il s'est formé de nombreux Ateliers Maçonniques sous l'obédience du GOH. Et ce que nous pouvons affirmer, c'est que la Respectable Loge HAÏTIENNE No. 6 du Cap-Haïtien et la VRAIE GLOIRE No. 7 de St. Marc étaient déjà constituées entre les années 1820 et 1823 sous l'obédience de la Grande Loge Provinciale Anglaise d'Haïti, puisque nous retrouvons leurs délégués à la tenue solennelle du 25 Janvier 1824 à Port-au-Prince.

 

Plus tard, après la réunification de l'Ile sous le gouvernement du Tr.: Ill.: Frère Jn. Pierre Boyer, il se forma dans la partie de l'Est, la Dominicanie, environ sept loges sous la juridiction du GOH puissance maçonnique indépendante et souveraine - La Constante Union No. 8 - Fidélité des Cœurs Réunis No. 9 - Philanthropie No. 10 - Indissoluble Fraternité No. Il - Hémisphère No. 15  - L'Harmonie No. 18 - Le Vrai Héroïsme de la Vérité No. 21. Jusqu'à la célébration de son centenaire en 1924, ces loges figuraient au tableau des Ateliers Maçonniques sous obédience du GOH de 1824.

 

Pour bien marquer son divorce d'avec la Grande Loge d'Angleterre, le GOH de 1824 composa un rite propre qui était pratiqué par les Loges de l'Obédience. Les Tr,: Ill.: Frères Aînés qui nous ont légué ce rite avaient de solides connaissances du symbolisme occulte, ils savaient appréhender les secrets d'un rite et avaient mis leur savoir ethnologique à l'adaptation des rituels selon la mentalité de l'époque.

 

Degrés Symboliques : Apprenti (ler) - Compagnon (2e) - Maître (3e)

 

Hauts Grades :               Chevalier Rose + Croix

Compagnon Royale Arche (5e)

Templier Kadosh ou Chevalier du Temple et du St        Sépulcre (6e)

 

Toutes les loges de la nouvelle Obédience, indépendance et souveraine, avaient adopté le Rite Haïtien initial jusqu'au jour où aux environs de 1835, un français du nom de Charles Stiguy, ancien Fr. Orateur à la Resp. Loge l'Etoile d'Haïti No. 5, introduisit à la Resp. Loge le Mont Liban No. 22, le Rite a 33 degrés dénommés « REAA ».- En 1836, le Suprême Conseil de 33ème du Grand Collège des Rites du GOH accorda au Tr.: Ill.: Charles Stiguy une patente lui octroyant les droits et privilèges de développer le REAA en Haïti et d'y constituer un Suprême Conseil de Souverains Grands Inspecteurs Généraux.

 

L'attrait des hauts grades, l'engouement des maçons haïtiens pour ce rite tout nouveau, firent qu'ils commencèrent à délaisser en nombre le GOH pour embrasser le REAA.

 

Inquiets d'une pareille situation menaçant l'existence même de l'obédience nationale souveraine et indépendante, pour éviter une scission au sein de la maçonnerie en Haïti, les dirigeants du GOH engagèrent des pourparlers avec le promoteur du nouveau Rite, le frère Stiguy, qui aboutit à l'intégration, à côté du Rite Haïtien, du rite REAA au sein du GOH. La Resp.: Loge le Mont Liban rallia l'obédience nationale sous sa matricule actuelle le No. 22.

 

Face à cette nouvelle situation, le Conseil de l'Ordre du GOH, faisant montre de lucidité, retraita du Rite Haïtien le degré de R +C, introduisit le grade de "Passé Maître" et fusionna les deux Rites, d'où le cumul de deux titres Grand Maître et Grand Commandeur. Une nouvelle constitution consacra cet état de fait et organisa le fonctionnement et l'autorité d'un Rite Haïtien élargi aux dimensions du REAA en prescrivant une toute nouvelle règlementation.

 

Jusqu'en 1955 sous le Grand Maillet du Passé Grand Maître Louis A. MULLERY qui présida la Délégation Haïtienne à la Réunion Plénière de la C.M.I tenue à la Havane, CUBA. L'assemblée lui demanda de renoncer à son Titre de Souverain Grand Commandeur, car seuls les Grands Maîtres ou leurs Grands Représentants dûment mandatés sont habilités à participer à ses Assisses Symboliques de la Confédération Maçonnique Interaméricaine.

 

Dès son retour en Haïti, le cas a été soumis au Convent National Ordinaire de Janvier qui ratifia à 1'unanimité la décision de la C.M.I. La séparation des Instances Indépendantes et Souveraines eut lieu avec la nomination par le Suprême Conseil d'un Nouveau Souverain Grand Commandeur qui dirigea les Degrés Philosophiques  jusqu'en 1981, où fut fondé une Nouvelle Instance dénommée Grand Conclave d'Haïti pour les Rites d'York et dirigée par un Grand Eminent Commandeur.

 

Depuis lors, toutes les Constitutions et Règlements Généraux en vigueur au Grand Orient d'Haïti de 1824 votés par les Convents sont en harmonie avec les Statuts et Règlements Généraux de la C.M.I et continuent à travailler pour la plus Grande Gloire du Grand Architecte de l'Univers. '

 

Eric D. Jean Jacques

Grand Maître de l'Ordre

Pour le G.O.H de 1824



22/08/2009
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