INTRODUCTION DE LA MAÇONNERIE EN HAITI
Introduction
de la
Maçonnerie en Haïti
On sait quelle cruelle et sanglante oppression pesa plus de trois siècles sur Haïti. On connait l’histoire des efforts héroïques, guerres acharnées soutenues pendant plus de trente années, qui amenèrent son émancipation. C’est le soleil de 1804 qui la vit enfin radieuse, la tête altière, essuyer de son front les dernières traces de la servitude, et fière et toute couverte et glorieuses cicatrices, prendre comme nation libre et indépendante.
C’est de cette époque aussi que date la véritable histoire de la maçonnerie haïtienne. Elle avait été introduite chez nous, il est vrai, bien avant ce mémorable évènement ; mais Haïti était alors colonie française : la première loge fondée sur notre sol fut celle de « L’amitié des Frères Réunis », constituée en 1764, à l’or. : de Port-au-Prince, par la Grande Loge de France, qui créa ensuite aux cayes en 1783 la loge « L’Heureuse Réunion de 1784 a 1788, d’autres Ateliers furent fondés à Port-au-Prince, au Petit-Gôave, à Jacmel, à Jérémie et au Borgne. Une grande Loge provinciale et un G. : Chap. : . d’Hérédon et de kilwinning furent établis dans l’Ile : le F. : Huet de la chapelle , Juge civil et lieutenant d’amirauté , au Petit-Gôave , en était le G. : M. : , mais les colons blancs jouissaient exclusivement les bienfaits de la maçonnerie étant La Liberté, l’Égalité et les lumières , il n’était pas possible que la porte des temples maçonniques fut ouvertes à ceux qu’on avait intérêt à retenir dans les ténèbres de l’ignorance pour mieux les asservir.
Cependant la révolution qui s’opéra en France emmena une catastrophe qui changea l’état des choses. Qu’on se souvienne un moment de la situation politique et morale de Saint-Domingue : d’un côté la population blanche , qui se composait de quarante mille âmes, s’agitait, mécontente des améliorations apportées à la condition des esclaves, et aspirait au moment de secouer le joug de la métropole; d’un autre côté cinquante mille affranchis, abreuves d’humiliations par les blancs appelaient de tous leurs vœux le moment de s’en venger ; d’un côté encore, cinq cents mille esclaves dont la sueur fécondait la propriété des blancs dévoraient en secret l’ardente espérance de trouver l’occasion de briser leurs fers.
Tous les partis saisirent l’occasion que leur offrait la révolution pour reconquérir leurs droits. L’île entière s’embrasse, le sang a coule à flots, et après les nuits les plus opiniâtres et les plus meurtrières, les populations indigènes d’Haïti portèrent les commissaires français à rendre le décret du 29 août 1793, qui déclara l’affranchissement général des esclaves.
On comprit dès lors que cette race qui venait de combattre si noblement et si courageusement pour sa liberté, renfermait en elle ce qu’il fallait pour qu’elle se régénérat d’elle-même._
La voix des philanthropes devint plus puissante ; les préjugés de castes, de positions disparurent;
Les anciens maçons qui n’avaient jamais voulu admettre aux mystères maçonniques les hommes de race africaine, dont plusieurs avaient été initiés en Europe, abandonnèrent le théâtre brulant où s’était engagé la lutte terrible entre les opprimés et les oppresseurs, et emportèrent avec eux toutes les archives maçonniques, à l’exception de la constitution de Jérémie.
Détenteurs de ces documents, les M Mac.:. Coloniaux se retirèrent à Cuba, à la Nouvelle-Orléans et à New York. Ceux de Cuba y fondèrent deux loges : la Concorde et la Persévérance, qu’ils transportèrent avec eux en 1809, à la Nouvelle-Orléans. Ceux établis à la Nouvelle-Orléans, y formèrent en 1807 une loge sous le titre de « la Réunion désirée », et ceux de New York, la Loge « l’Union Française. » après l’expulsion des maçons de l’ancien régime, l’exercice de la maçonnerie en Haïti fut naturellement, paralysé pendant quelque temps. Cependant, durant cette halte forcée quelques haïtiens, hommes de cœur et d’intelligence, se réunir et travaillèrent sans aucun titre légal, les communications étant interrompues avec toutes les nations dans le sein desquelles il existait des autorités maçonniques ; c’est ainsi que leurs frères d’infortune et de gloire reçurent la faveur d’être initiés dans les mystères de la maçonnerie.
Quand l’heure de l’indépendance eut sonné, les maçons Haïtiens se raillèrent au F.: Baltazar Inginiac, alors Directeurs des domaines, qui avait la confiance de l’empereur Dessalines. Leurs assemblés furent tolérées, elles ne prirent pas une grande extension. Lors de la création du gouvernement Républicain, Ces conservateurs du feu sacré donnèrent un libre essor à leurs travaux mystiques. Les maçons de Port-au-Prince et des Cayes obtinrent du Président Alexandre Pétion, qui cependant n’était pas un des sectateurs de la V.: L.:, la permission de se faire régulariser par une puissance Mac.: étrangère. L’Angleterre fut choisie de préférence à toute autre nation.
En 1809, on profiterait du voyage de l’Ill.: F.: Théodal Trichet, envoyé en mission près du Cabinet de Saint James, pour demander le patronage de la G.: Loge d’Angleterre. Leur demande fut favorablement accueillie, et le F.: Trichet revint bientôt avec les constitutions de la Loge « L’Amitié des Frères Réunis, No 603, Or.: du Port-au-Prince et de la Loge « L’Heureuse réunion, No 604 » Or.:. des Cayes. Une grande Loge provinciale anglaise pour Haïti fut en même temps créée, le T.: Ill.: F.: Jhon Goff fut nomme G.: M.:
En 1811, l’honorable F.: Jhon Goff érigea , au sein de la Loge No 603, un Souv.: Chap.: R.: A.:, du rite d’York, La Philanthropie No 158, et en 1812, un Souv.: Camp.: de Chev.: Templ.: Kad.: Sous le titre de la Réunion Désirée No 40.
Obligé de retourner en Europe le G.: M.: Provincial Jhon Goff fut remplacé dans sa surintendance par son député le T.: Ill.: F.: Robert Douglass. Dès lors, les relations furent moins actives entre la G.: Loge d’Angleterre et la G.: Loge provinciale d’Haïti, et fini par cesser graduellement. A la mort de T.: Ill.: Député du G.: M.: Provincial, le très honorable et bien-aimé F.: J. Fresnel, Grand Juge, fut appelé à cette charge éminente; mais ce changement dans le personnel n’apporta aucune amélioration notable au sort de la G.: loge provinciale, elle continue à rester dans l’inaction.
Pour se soustraire à cet état anormal, voisin de la somnolence, et déjouer les menées et le charlatanisme d’un certain chevalier d’Obernay, se disant représentant de son altesse Royale le Duc de Sussex, G.: M.: de la G.: Loge d’Angleterre, le 25 mai 1823, la G.: Loge Provinciale sentit la nécessité de se détacher de la Métropole et de former une sur autorité maçonnique nationale. Elle se constituera en « Grand Orient d’Haïti et proclama le Président J. P. Boyer, Grand Protecteur de l’Ordre. Le 25 Janvier 1824 ».
Lorsque le G.: O.: fut constitué, on organisa un rit des trois Gr.: Symbol.: C.: et du Templ.: Kad.:- Cette conception fut nommée Rit haïtien, parce que le G.: Or.: d’Haïti est la seule puissance qui le professe ainsi.
Le G.: O. : d’Haïti espérant faire cesser le schisme qui existait à l’occasion de quelques Atel.:, au Rit écossais, former par le Sup.: Cons.: de France, lesquels résistaient à son autorité résolut de concentrer dans son sein l’exercice régulier de l’Ecossisme. Des négociations furent alors entamées avec le Grand Orient de France qui, le 9 Octobre 1835, lui transmit les pouvoirs nécessaires pour constituer un Suprême Conseil et, le 25 Janvier 1836 les Constitutions du nouveau Sup.: Cons.: furent d’Haïti proclamées.
Placé au sommet de la hiérarchie maçonnique, le Grand Orient d’Haïti est le gouvernement des AA.: qu’en relèvent. Ses lois sont toujours ponctuellement et religieusement exécutées, il travaille sans cesse au bonheur de la fraternité, à la perfection de l’Ordre et il étend sa solitude sur l’humanité entière, par 3 ouvriers de paix.
Extrait du « Soleil Mystique » Journal Maçonnique Universelle, publié à Paris.
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