LE SYMBOLISME FM
Le
Symbolisme
en Franc-Maçonnerie
En Franc-Maçonnerie, pour pratiquer le symbolisme, il faut regarder ce qui existe comme une grande écriture.
C'est penser la pensée et parler un langage.
Comme l'indique le mot, le symbole est un ensemble qui réunit plusieurs éléments, afin que l'ensemble représente davantage que la somme des parties.
"Ici tout est symbole", dit le rituel d'initiation au premier degré, celui d'apprenti Franc-Maçon, cette phrase décrit la voie symbolique : "Ici, nous apprenons à regarder la modalité symbolique de tout ce qui existe".
En somme, voir dans chaque mot une métaphore.
Il convient d'insister sur ce fait parce que le symbolisme est perçu d'habitude comme l'apprentissage d'un langage codé par lequel se reconnaissent les membres d'un groupe, cela et rien d'autre.
Le symbolisme casse les définitions figées qui ne correspondent pas à la réalité en devenir, il entraîne a reconnaître la phase transitoire d'une chose a être.
Le but ? Reconnaître la réalité telle qu'elle est, c'est à dire vivante, repérer la porosité des limites qui séparent les catégories, autrement dit "réunir ce qui est épars".
La pratique du symbolisme libère des idées reçues et des tics mentaux, sous réserve, bien évidemment, qu'elle ne soit pas dogmatique.
Si elle se réduit a la mémorisation de réponses et à l'énumération d'équations simplistes selon le schéma "ceci veut dire cela", elle rétrécit et aliène au lieu d'élargir l'esprit.
Le remède et le poison sont de même nature.
Ce qui les différencie est quantitatif : dose et rapport au terrain.
Le symbolisme ouvre des pistes sur la pensée lorsqu'il explore ce qui relie le désir à l'idée, l'imagination à la raison, l'esprit qui globalise et celui qui découpe, sans renier ni privilégier l'un ou l'autre, sans jamais se blottir dans des certitudes figées.
Le symbolisme est un exercice utile qui permet de débusquer la part de réflexe qui habite la réflexion, de relier un mot a son histoire.
Ainsi se corrigent les amalgames préjudiciables et générateurs de comportements aberrants, le symboliste est prémuni contre les dérives occultistes de l'ésotérisme.
Il ne confond pas la dévotion et le mysticisme, la foi et la confiance, la complaisance et la bienveillance, il apprend à être précis et s'en porte mieux.
Le projet du maçon est défini par ces deux propositions qui, dans tous les rites maçonniques, sont répétées souvent : "Aller plus loin" et "réunir ce qui est épars".
C'est en répondant à ces invitations que progresse la connaissance objective.
En effet, les opérations mentales par lesquelles se construisent les théories et les applications techniques s'articulent autour des actes d'englober, de rapprocher et d'appliquer.
Ceux-ci accomplissent le projet du maçon.
Le symbolisme met l'accent sur le savoir subjectif et la voie symbolique est celle de l'introspection conduite par les associations libres, a relier l'équerre et compas sont indissociablement liés.
Ils rappellent les jeux de l'esprit et de la matière.
Ils traduisent leur évolution du passage de la matière à l'esprit, avec l'histoire individuelle et collective, et aussi avec les lois régissant toute chose.
Le symboliste postule que le savoir objectif passe par le savoir subjectif, comme le dit l'aphorisme socratique : "Connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde et les dieux".
Reconnaissant cela, il explore les voies qui relient le désir à l'idée et met en pièces toute affirmation dogmatique, même le dogmatisme de l'évidence.
Il explore les strates du sens et accomplit le travail auquel nous convie Spinoza : "Tu dis que tu as choisi une idée parce qu'elle est bonne, sache qu'en réalité tu dis qu'elle est bonne parce que tu l'as choisie".
Et aussi le travail auquel nous convie le kabbaliste de l'école de Gérone, Jacob ben Sheshet : "Quand tu dis Dieu a créé l'homme à son image et quand tu dis l'homme a créé Dieu a son image, tu crois que tu dis le contraire et, effectivement, il en est ainsi. Il t’appartient d'étudier et de méditer jusqu'à ce que tu comprennes pourquoi et comment tu dis la même chose autrement".
Le Franc-Maçon, familier du Symbolisme, repère la part mythologique de tout discours.
Peut-on mieux dire que la voie symbolique réunit ce qui est épars ?
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